Le Pays de Saint-Omer fait face à de nouveaux défis en termes de développement économique et c’est pour y répondre concrètement que le Pays de Saint-Omer s’est doté d’une stratégie économique axée sur l’innovation traduite par une feuille de route sur l’efficience écologique. Objectif : accompagner la transition numérique et écologique des entreprises. L’incubateur est l’un des outils de cette feuille de route.
Pourquoi un incubateur en Pays de Saint-Omer ?
Le Pays de Saint-Omer dispose historiquement d’une assise industrielle très forte dans des domaines d’excellence tels que le verre, l’agroalimentaire, le traitement des déchets, l’agro-alimentaire et le papier / carton. En particulier, le développement de la société ARC (Cristallerie d’Arques) sur le territoire a permis d’ancrer, sur la période 1950 - 2000, des savoir-faire industriels et d’attirer de nombreuses autres entreprises. Cette configuration très particulière dans laquelle quelques grands acteurs ont fait la richesse économique d’un territoire, si elle fut très positive en termes de création d’emplois (notamment), est également à l’origine de l’installation progressive sur le territoire d'une forte “culture du salariat”. En effet, si l’obtention quasi automatique d’un emploi durable et bien rémunéré proche de chez soi emporte facilement l’adhésion, cette facilité ne génère pas une forte « culture du risque » et de l’initiative économique. La conséquence est qu’aujourd’hui le Pays de Saint-Omer est un peu moins performant que les territoires comparables en matière de création d’entreprise et d’innovation.
Le territoire a apporté des réponses fortes dès le milieu des années 2000 avec la création de zones d’activités, pépinières et hôtels d’entreprises, avec le développement du très haut débit pour favoriser le désenclavement du territoire, avec un certain nombre d’initiatives sur le numérique visant à moderniser le territoire et à améliorer la qualité de services, avec la création de la Station, tiers-lieu d’innovation du territoire. C’est un travail de diversification du tissu industriel et de transformation du territoire qui a été entrepris.
Mais le Pays de Saint-Omer est aujourd’hui face à de nouveaux défis :
- L’avivement de la compétition nationale et internationale due aux tensions géopolitiques et à la crise de l’énergie qui fragilise l’appareil industriel et l’oblige à trouver en un temps record de nouvelles solutions énergétiques plus économiques,
- la pression sociétale résultant de la prise de conscience du changement climatique : même si les entreprises du territoire ont, ces dernières années, beaucoup investi pour s’adapter aux enjeux de la transition énergétique (eau, énergie, traitement des déchets, recyclage…), cette pression s’accroît avec un impératif de réduction très rapide de leur empreinte carbone impliquant des investissements lourds dans un contexte économique difficile ;
- La transition digitale qui est un impératif majeur pour les entreprises dans le développement de leur compétitivité. La maîtrise de certaines technologies « avancées » est aujourd’hui indispensable face à la concurrence internationale, notamment américaine et chinoise, en particulier la robotique, l’Internet des Objets industriels, la réalité augmentée et immersive, le calcul haute performance, la cybersécurité, la 5G, demain la 6G… Or un certain nombre de ces technologies ont un impact carbone important. Il s’agit pour le territoire et ses entreprises d’accompagner ces changements technologiques tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et, par là, d’identifier des solutions innovantes qui pourraient être apportées par des start-ups, des laboratoires de recherche ou des PME et majors technologiques ;
C’est pour répondre à ces défis que le Pays de Saint-Omer s’est doté d’une stratégie économique axée sur l’innovation traduite par une feuille de route sur l’efficience écologique dont l’objectif est d’accompagner la transition numérique et écologique de l’ensemble du territoire (entreprises, collectivités, acteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche et habitants).
Cette feuille de route comprend 3 axes de travail :
Axe 1 - Accompagner les projets et les entreprises du Pays de Saint-Omer dans le domaine de l’efficience écologique ;
Axe 2 - Développer les compétences dans le domaine de l’efficience écologique ;
Axe 3 - Développer l’attractivité du territoire de l’efficience écologique.
Le projet de dispositif d’incubation / excubation objet du présent cahier des charges est l’un des projets majeurs de l’axe 1.
Qu’est-ce qu’un incubateur de projets ?
Comment un tel service s’envisage-t-il en Pays de Saint-Omer ?
Un incubateur est un outil d’accompagnement des porteurs de projets innovants. Les incubateurs proposent un programme de formation, de coaching et d’accompagnement qui permet au porteur de projet de passer d’une idée à un projet structuré qui a davantage de chance de succès à la fin du programme qu’au moment de l’entrée dans l’incubateur.
Les porteurs de projets incubés ont besoin d’un accompagnement dédié car l’innovation génère des questionnements différents d’un projet de création d’entreprises classique :
1/ Comment faire une étude de marché d’un marché qui n’existe pas ?
2/ Comment protéger son innovation, à quel moment ?
3/ Comment établir des prévisionnels sans référence à des données existantes ?
4/ Comment « tester » une offre ou « prototyper » un produit avant de commercialiser ?
5/ Comment financer un projet innovant et donc plus risqué encore qu’un projet classique ?
6/ Comment considérer l’international dès le démarrage du projet ?
Pour ce projet, il y aura un volet sur l’incubation de projets d’entreprises innovantes portés par des jeunes entrepreneurs (start-ups), qu’ils soient issus ou non du Pays de Saint-Omer ; et aussi un volet sur l’excubation de projets d’innovation issus des entreprises « traditionnelles » du territoire (verrerie, agro-alimentaire, papier-carton, traitement des déchets…). Ces entreprises ont, en effet, un besoin d’innover pour rester compétitives et s’adapter aux enjeux de la transition écologique et digitale, et de développer des projets économiquement viables dans cette perspective qui peuvent être :
Des projets portés par des salariés souhaitant créer leur entreprise ;
Des projets « dormants » que l’entreprise souhaiterait développer, mais qu’elle n’a pas eu la possibilité de lancer, et qui pourraient se traduire par la création d’activités ;
Des projets issus d’une collaboration avec la recherche ;
Des projets qui pourraient faire l’objet d’une filialisation, d’un essaimage (avec participation éventuelle au capital) ou de la création d’une « business unit » interne…
Quels sont les services qui seront proposés par l’outil d’incubation ?
Les services déployés seront les suivants :
• L’animation pour renforcer l’écosystème territorial et faire grossir la communauté de l’éco-efficience ;
• Un accompagnement et un suivi personnalisé des projets ;
• La mise en relation et le suivi de l’intervention d’experts techniques et métiers ;
• La mise en relation avec des investisseurs, des partenaires, des clients, des bêta-testeurs (industriels, collectivités…) ;
• L’appui sur des plates-formes technologiques, qu’elles soient locales ou régionales ;
• La mise en relation avec les acteurs de la formation et de la recherche (Université du Littoral et de la Côte d’Opale – ULCO) ;
• La mise à disposition de bureaux et d’espaces de démonstration ;
• La possibilité d’expérimenter des offres de produits / de services sur le territoire avec l’appui des collectivités territoriales (CA Pays de Saint-Omer, CC Pays de Lumbres ) …
La Station est positionnée pour accueillir des porteurs de projets innovants à fort potentiel de croissance sur l’efficience écologique et au croisement des transitions écologiques et digitales.
Concrètement, comment va être opéré le service d’incubation en Pays de Saint-Omer ?
Pour être le plus rapidement opérationnel, il a été décidé d’identifier un opérateur spécialisé pour la mise en œuvre du service à La Station. A l’issue d’une procédure d’appel d’offres, c’est IMT Nord Europe qui a été sélectionné et qui viendra opérer le service d’incubation à La Station.
Ecole sous tutelle du ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, IMT Nord Europe est née en 2017 de la fusion de Télécom Lille et de l’Ecole des Mines de Douai. Elle compte aujourd’hui parmi les plus Grandes Ecoles d’ingénieurs au Nord de Paris avec plus 2200 élèves, dont un quart d’apprentis, plus de 600 diplômés par an et un réseau de 15 000 diplômés. Elle fait partie de l’Institut Mines Télécom et est partenaire de l’université de Lille.
À la tête du premier réseau d’incubateurs de l’enseignement supérieur français, l’IMT se positionne comme l’un des moteurs centraux du développement économique national par l’entrepreneuriat.
Fort d’un parc de 170 start-ups, irrigué chaque année par une centaine de nouvelles entreprises technologiques, le réseau d’incubateurs de l’IMT a créé plusieurs milliers d’emplois depuis son lancement. Il s’appuie sur un dispositif unique d’accompagnement des entrepreneurs, de l’idée jusqu’au marché, attesté par un taux de succès à 5 ans de 84 %.